Ne riez pas… Un client m’a demandé récemment d’écrire avec ce style, parce que plus jeune, il avait aimé les livres de cet auteur. Evidemment, Paul-Lou Sulitzer est bien passé de mode, et la « magie s’en est allée » comme dit la chanson. Mais j’en ai lu quelques-uns et il y a des principes pas inintéressants à retenir…
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une écriture… pragmatique. Voyons ses trois caractéristiques principales :
- Le système des temps. Ce auteur (ou son nègre) écrit au présent de l’indicatif. C’est intéressant, on perd l’effet stéréoscopique du couple imparfait / passé simple, mais on gagne en nervosité. Et évidemment, cela fait un texte bien plus accessible. D’autant que ce système se conjugue (sans jeu de mot) avec un narrateur interne, en focalisation interne aussi, normal…
- L’absence totale de description. Les gens existent par des portraits d’une ligne, les lieux, rien. C’est étonnant. Autant le texte montre une certaine précision géographique (villes, noms de rue, noms d’hôtels…), autant il ne décrit rien.
- La multiplication de personnages simplistes. de façon à soutenir l’action (pas toujours captivante) du récit, le texte multiplie les intervenants, les personnages qui sont réduits à quatre caractéristiques (un nom, une origine, un détail physique,un trait de caractère). Les personnages sont donc totalement prévisibles et essayent de former une galerie hétéroclite et surprenante. Ils servent à animer artificiellement les moments longuets de leur présence et leurs interventions prévisibles.
Enfin, le vocabulaire est courant et la syntaxe plutôt simple. bref, tout concourt à une lecture sans fatigue. En revanche, le texte est calibré pour être long. En effet, un livre de Sultizer se devait, comme tout « bon » best-seller, d’être épais et tenir en main comme une brique…
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