Archives de catégorie Pensées

ParNicolas LORIOD

Faire appel à un écrivain-fantôme : quelles sont vos garanties ?

Vous souhaitez un coup de pouce dans votre projet d’écriture et vous envisagez de solliciter un écrivain-fantôme ou un prête plume ? Quelles garanties avant d’aller plus avant ?

Un devis clair

Comme disait mon garagiste : « quand c’est flou, y a un loup »… Alors, quand vous faites appel à un ghost-writer, la moindre des choses, c’est qu’il vous donne un devis précis, clair et fixe !

Confier un projet d’écriture à un écrivain-public / nègre littéraire n’a rien de banal ; aussi, à conseil-ecrivain.com, nous insistons bien sur la nécessité de nous mettre d’accord sur un prix. Sachez que nous cherchons toujours à équilibrer le budget des personnes qui font appel à nos services d’écrivain-fantôme et le temps passé à travailler sur le projet. Ecrire est notoirement long, et si nous facturions à l’heure, aucun livre ne serait possible tant il coûterait cher.

Un contrat

Une autre garantie à vérifier : le ghost-writer est « dans l’ombre », mais ce n’est pas pour autant qu’il  ne doit pas proposer un contrat. La relation entre le nègre littéraire et le client est contractuelle pour vous assurer une protection.

Imaginez que votre histoire vaille de l’or : si vous n’avez pas établi un contrat avec l’écrivain-fantôme, qui vous dit qu’il ne va pas récupérer le projet à son compte ?

Nous proposons également à conseil-ecrivain.com de bien vérifier les questions d’anonymat ; chez nous, cela passe aussi par un contrat qui cède les droits patrimoniaux du texte, et aussi au besoin par un accord de confidentialité (un NDA). Tout écrivain fantôme, comme son nom le suggère du reste, doit pouvoir vous garantir de sa totale discrétion. Ecrivain public ne signifie pas écrivain volubile.

Avancer pas à pas

L’écriture est un processus long. Surtout, il vous engage et l’on comprend tout à fait les hésitations que vous pouvez avoir à laisser tout le projet entre les mains de l’écrivain-fantôme. Il est bon de pouvoir s’approprier régulièrement ce qu’il rédige en votre nom, ne serait-ce que pour vérifier que cela « colle » avec ce que vous souhaitiez.

Il importe de pouvoir, à un moment ou un autre, suivre le processus d’écriture en cours. C’est là aussi une garantie que le ghost-writer vous doit.

Pour notre part, conseil-ecrivain.com propose d’avancer pas à pas, en partant sur le principe de diviser l’ensemble du projet en trois ou quatre étapes ; à chacune d’elle, lorsque cela est ok pour vous, la paiement déclenche la poursuite du travail. C’est une manière simple d’avoir l’assurance que l’écrivain public / nègre littéraire va bien dans votre sens.

Bref, « écrivain fantôme » ne veut pas dire « conditions ésotériques ». Tout doit être clair… et écrit !

ParNicolas LORIOD

Charlot, « sous les lumières de la ville »…

Deux mots sur la narration cinématographique du muet

Je ne sais plus qui a dit « Chaplin est le premier homme à avoir fait rire toute la planète », mais la remarque souligne d’emblée la dimension iconique du personnage de Charlot.

D’ailleurs, « Charlot » est une nomination purement française ; aux Etats-Unis, ce personnage clownesque n’a pas de nom : on le surnomme le tramp, qui signifie le vagabond.

Chaplin est un réalisateur génial, hors-norme, ne serait-ce que par sa longévité cinématographique (songez, plus de 90 films à son actif).

J’ai choisi ici de faire une analyse contextuelle (rapide) du dernier chef-d’œuvre du cinéma muet : Les lumières de la ville, sorti en 1931. Dans ce récit, Charlot s’évertue à trouver de l’argent pour aider une jeune aveugle pour qui il a des sentiments. Celle-ci le prend pour un millionnaire…

Au-delà de l’écriture scénaristique, trois données contextuelles en font une œuvre intéressante.

Un film, un contexte

Nous sommes fin des années 1920- début des années 1930. C’est le début de la Grande Dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. Les faillites bancaires s’accompagnent de fermetures d’usines. Une grande panique s’empare du pays puis s’étend au monde entier. Le chômage et la pauvreté s’aggravent dans des proportions considérables. Le scénario des Lumières de la ville rend compte, à sa façon, de ce climat social instable et inquiétant.

Le personnage du millionnaire, « ami » par intermittence de Charlot, est, pour certains observateurs, le symbole du capitaliste : versatile, il est exubérant et généreux dans les moments d’euphorie (à l’instar des marchés lorsque le système de croissance est bien en place) et dépressif-suicidaire lorsqu’il redevient sobre (symbolisant alors les périodes de crise).

Si le film n’a pas été perçu comme militant et politique (contrairement à son film suivant, Les temps modernes), Chaplin n’en demeure pas moins un fin analyste de la vie économique. En effet, un an avant le krach de 1929, il avait transformé ses actions boursières en or canadien. Il évite ainsi la ruine.

Cachez-moi ce vagabond que je ne saurais voir

Le code de censure dit Code Hays est ratifié en 1930. Il instaure un certain nombre d’interdits au cinéma. Pourtant on est surpris de nombreuses scènes de beuveries, voire d’orgies ! En fait, le Code Hays n’est véritablement appliqué qu’en 1934 ; le film de Chaplin est dans une période où une certaine permissivité morale existe encore.

Chaplin a également assagi son personnage de Charlot. « si Les Lumières de la ville est parvenu à la pureté que visait son auteur, ce ne pouvait qu’en gommant certains aspects excessifs du personnage » (Michel Chion).

Le vagabond est devenu en effet plus « sage » que dans ses apparitions précédentes. Dans les premiers films du tramp, il est agressif, bagarreur, impulsif, animé par des instincts sexuels très primaires. On les retrouve évidemment dans les Lumières de la ville, mais soit ces moments sont limités à quelques actions soit ils sont implicites (en fait, le film est truffé d’allusions sexuelles !).

Chaplin et le son : qu’est-ce que vous dites ?

On l’oublie souvent, mais Chaplin pense que le son va tuer le cinéma. Fin des années 1920, le cinéma sonore apparaît. Nombreuses sont les réactions négatives face à cette innovation. S’il finira par se « convertir » au sonore, Chaplin, au moment des Lumières de la ville, est encore réticent. Il y a bien du son (des gimmicks sonores notamment) mais pas de dialogue ; on reste avec les cartons. Et c’est gonflé, à un moment où le cinéma muet est déjà « has been » ! Pourtant, il décide, à contre-courant, d’écrire un film sans dialogue parlé. Et c’est une réussite. La scène d’ouverture, dans laquelle le discours des notables est remplacé par un bruit de mirliton, est symbolique de la posture de Chaplin à l’égard du cinéma sonore.

Enfin…

Enfin, s’il faut une autre bonne raison de regarder le film, c’est la séquence finale. On a beau la voir 50 fois, on est ému 50 fois… Du grand art.

Paradoxalement, le muet a beaucoup à apprendre à l’auteur (nègre, prête-plume, conseiller en écriture) par l’intensité des message, l’économie des moyens, la recherche de messages universels et ce qu’on pourrait appeler la virtuosité de la simplicité.

ParFranck LUCEA

Nègre littéraire ou prête-plume ?

Depuis le 16 Novembre 2017, le Conseil Représentatif des Associations Noires de France a obtenu de bannir le terme « nègre littéraire ».

Sans vouloir aucunement manquer de respect à qui que ce soit, j’aimais bien le terme « nègre littéraire ». Chacun sait qu’à l’origine, c’était Maquet, le collaborateur d’Alexandre Dumas (lui-même mulâtre, ce qui ne manque pas de piquant), qui se faisait appeler ainsi pour souligner l’âpreté, la quantité, et les conditions de travail que Dumas lui imposait dans leur production commune (d’ailleurs, l’un est devenu riche et célèbre, l’autre pas.)

Les amis de l'écrivain fantôme : du temps, un stylo.

Pour moi, il donne l’idée d’un travail de l’ombre, long, difficile et terriblement prenant. C’est une certaine réalité du métier. Il est moins flamboyant que le « prête-plume » qui sent son mousquetaire. Voire même le mercenaire avide, le soudard de taverne aux littéraires rodomontades.

« Ghostwriter » fait américain et son mystère est outré. Sommes-nous écrivains fantômes hâves et pâles dans nos donjons ? Plutôt écrivains discrets.

C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de nous appeler rédacteurs ou conseillers en écriture, parce que nous élaborons les textes AVEC nos commanditaires et que toujours, nous mettons un point d’honneur à mettre leurs mots ou leurs tournures dans nos écrits. Pour que votre livre vous ressemble.

Car comme disait Flaubert : « le style, c’est l’homme ».