Allez, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous quelques anecdotes de ma vie de prête-plume… Mais toujours en respectant l’éthique de mon métier : je masquerai totalement les noms et les personnes pour qui j’ai travaillé…
Le site conseil-écrivain.com existait depuis trois semaine. Coup de téléphone un Dimanche matin… « Bonjour, je suis *** » (un chanteur célèbre, qui passe à la télévision) Moi, dans ma tête : « mais oui, bien sûr… ». Il veut que je l’aide à rédiger son autobiographie. Je n’y crois pas jusqu’à ce que je reçoive l’avance pour un aller / retour Paris en TGV. Je le retrouve dans son studio d’enregistrement, petit appartement bourré de matériel vers Aubervilliers. On passe 9h d’entretien et de prises de notes. Quelques temps après, son livre sort.
Je suis en train de travailler, il est tard. Je reçois un mail : « appelez-moi vite ». C’est l’ami d’une personne très fortunée qui cherche quelqu’un pour remettre en ordre son livre de Science Fiction. Je dis banco. Je reçois un chèque (confortable) pour aller à Milan trouver mon commanditaire (avion, hôtel, tout compris). Pour le coup, je me crois vraiment dans le film Ghost-writer… Je me retrouve dans un restaurant de luxe à travailler avec mon mystérieux client. Toute la soirée, des plats délicieux me passent sous les yeux sans que je puisse y toucher, mon MacBook sur les genoux à prendre des notes. Le livre de 350 pages est fini 6 mois plus tard.
Ce capitaine d’industrie vend des produits dans toute l’Europe. Mais il est en panne d’inspiration. Il doit parler devant ses 4000 employés et ne sait pas quel angle employer. Je lui écris un discours sur mesure. Un écrivain-fantôme doit pouvoir aussi faire du texte qui se dit.
Cet artiste peintre a plus de facilité avec les couleurs qu’avec les mots. Il me reçoit dans son bel appartement donnant sur l’Arc de Triomphe. L’appartement me plonge dans la littérature du XIXeme siècle ; l’homme, lui, est XXeme siècle. Nous reprenons ensemble son autobiographie pour un faire un beau texte qui sera très bien vendu.
En tant qu’écrivain-fantôme, j’ai eu énormément de demandes étranges : de textes de vengeance, de « rétablissement de la vérité », de pamphlets. Mais le jour où ce patron de brasserie parisienne me contacte, je sens un homme au bout du rouleau. Il travaille 15 heures par jour, gagne beaucoup d’argent… Cependant, sa compagne est en train de le quitter… Autant il maîtrise la restauration, autant il ne sait pas ouvrir son coeur. Nous discutons, je suis touché par sa douleur et sa difficulté. A partir de notre entretien, je lui écris, je crois, la lettre d’amour qu’il aurait dite s’il l’avait pu.
Et il y en a tant d’autres… Toujours de belles rencontres et des gens de coeur. C’est sans doute le plus beau cadeau de mon métier d’écrivain fantôme…
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