Pour chacun d’entre nous, la tentation est grande de raconter sa vie.
Les raisons en sont nombreuses :
– Laisser une trace de soi pour ses descendants et amis,
– Témoigner de ce que l’on a vécu. Il n’est pas rare que les gens ayant traversé des épreuves, des revers, des grands changements aient envie de laisser ce chemin par écrit,
– Témoigner du temps passé. Même une vie banale de 1980 semblerait étonnante à un lecteur d’aujourd’hui. (comment ?! …Juste trois chaines de télévision ? un minitel ? des cassettes ? Le téléphone payant à la minute ? Pas de ceinture à l’arrière des voitures ? etc.)
Il y a bien un modeste pied-de-nez à faire au temps et à la mort en laissant une petite partie de soi, vivante, brillante, qui contient les fragments de sa voix propre. Il y a dans l’autobiographie un désir de ne pas disparaitre trop vite. Et de toucher à l’universel aussi. Que dit la vie d’un homme ? Qu’il a espéré, souffert, aimé, cru, lutté, ri, pleuré… Comme le disait Marguerite Yourcenar à l’ouverture des Mémoires d’Adrien : » tout ce qui vit l’avenue humaine est moi ». L’autobiographie est aussi le moyen, modeste finalement, de se dire homme parmi les hommes.
Des autobiographieS
Le genre s’est bien complexifié. Voyons-en les différents représentants.
L’autobiographie stricte est un récit à la première personne du singulier où, pour simplifier, l’auteur est à la fois le narrateur et le personnage principal. Deux impératifs : elle raconte un moment plus ou moins long d’existence, elle revendique sa parfaite sincérité (pour ne pas dire vérité).
Au XIXeme siècle l’autobiographie se fait Mémoires, en conjuguant l’histoire personnelle avec la grande Histoire. Au contraire, avec Pagnol, on est dans le petit récit familial, douillet, inoffensif et attendrissant..
L’autofiction reprend les codes de l’autobiographie, mais elle se permet des libertés avec la vérité : elle exagère, renforce, maquille aussi : elle permet à l’auteur de se cacher derrière la fiction et de ne pas assumer tout ce qu’il est.
Elle joue avec la focalisation, les symboles, la temporisation en restant dans la limite du possible, et du « c’est presque arrivé comme ça » . Bref, elle offre de nouvelles opportunités de raconter.
La biographie romancée bascule dans un récit de vie où la fiction reconstitue les manques et les trous. Le narrateur est alors extradiégétique. C’est particulièrement intéressant pour un personnage qui possède des zones d’ombres. Les biographies de Rabelais, ou de Keith Richard, par exemple permettent des hypothèses, des reconstitutions. On étaye le fait vrai par le vraisemblable.
Il est compréhensible que vous soyez tenté par l’autobiographie tout en étant effrayé par le manque de mot et le manque de temps, comme disait Eluard. Nous, chez conseil-écrivain, prête-plume, écrivains fantômes sommes là pour vous permettre d’avoir dans la main, consigné dans un livre beau et fort, les moments importants de votre vie.
À propos de l’auteur