Depuis le 16 Novembre 2017, le Conseil Représentatif des Associations Noires de France a obtenu de bannir le terme « nègre littéraire ».
Sans vouloir aucunement manquer de respect à qui que ce soit, j’aimais bien le terme « nègre littéraire ». Chacun sait qu’à l’origine, c’était Maquet, le collaborateur d’Alexandre Dumas (lui-même mulâtre, ce qui ne manque pas de piquant), qui se faisait appeler ainsi pour souligner l’âpreté, la quantité, et les conditions de travail que Dumas lui imposait dans leur production commune (d’ailleurs, l’un est devenu riche et célèbre, l’autre pas.)
Pour moi, il donne l’idée d’un travail de l’ombre, long, difficile et terriblement prenant. C’est une certaine réalité du métier. Il est moins flamboyant que le « prête-plume » qui sent son mousquetaire. Voire même le mercenaire avide, le soudard de taverne aux littéraires rodomontades.
« Ghostwriter » fait américain et son mystère est outré. Sommes-nous écrivains fantômes hâves et pâles dans nos donjons ? Plutôt écrivains discrets.
C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de nous appeler rédacteurs ou conseillers en écriture, parce que nous élaborons les textes AVEC nos commanditaires et que toujours, nous mettons un point d’honneur à mettre leurs mots ou leurs tournures dans nos écrits. Pour que votre livre vous ressemble.
Car comme disait Flaubert : « le style, c’est l’homme ».
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