Depuis le 16 Novembre 2017, le Conseil Représentatif des Associations Noires de France a obtenu de bannir le terme « nègre littéraire ».
Sans vouloir aucunement manquer de respect à qui que ce soit, j’aimais bien le terme « nègre littéraire ». Chacun sait qu’à l’origine, c’était Maquet, le collaborateur d’Alexandre Dumas (lui-même mulâtre, ce qui ne manque pas de piquant), qui se faisait appeler ainsi pour souligner l’âpreté, la quantité, et les conditions de travail que Dumas lui imposait dans leur production commune (d’ailleurs, l’un est devenu riche et célèbre, l’autre pas.)
Pour moi, il donne l’idée d’un travail de l’ombre, long, difficile et terriblement prenant. C’est une certaine réalité du métier. Il est moins flamboyant que le « prête-plume » qui sent son mousquetaire. Voire même le mercenaire avide, le soudard de taverne aux littéraires rodomontades.
« Ghostwriter » fait américain et son mystère est outré. Sommes-nous écrivains fantômes hâves et pâles dans nos donjons ? Plutôt écrivains discrets.
C’est ainsi que nous avons pris l’habitude de nous appeler rédacteurs ou conseillers en écriture, parce que nous élaborons les textes AVEC nos commanditaires et que toujours, nous mettons un point d’honneur à mettre leurs mots ou leurs tournures dans nos écrits. Pour que votre livre vous ressemble.
Car comme disait Flaubert : « le style, c’est l’homme ».
Georges Lucas a toujours dit s’être inspiré largement des mythes antiques pour écrire le scénario de Star Wars. C’est le sujet de ce mémo : comment faire du neuf avec du vieux. En fiction ou en littérature.
Depuis quelques temps, les scénaristes d’Hollywood ont fait feu de tout bois en fracassant les anciennes règles fondant le respect de la fiction. Ainsi, ils ont vivifié la création en lui donnant plus de libertés…
Le spin-off
Fiction se focalisant sur un élément constitutif d’une autre fiction existante : un personnage secondaire, une époque non développée, un lieu évoqué…
Le reboot
Nouvelle version d’une fiction, qui peut prendre de grandes libertés par rapport à l’original. Il n’y a plus aucune continuité avec les épisodes existants. A la différence du remake qui adapte au goût de l’époque ou qui se met au niveau de la technologie actuelle.
Le Prequel
Récit venant éclairer le passé d’un personnage ou les origines d’une fiction.
Par exemple, Gargantua écrit après Pantugruel (alors qu’il le précède chronologiquement) est un des premiers prequels de la littérature.
La Suite (ou le Sequel)
Episode qui poursuit chronologiquement une fiction. (Alors on met « deux » derrière le titre, et on constate que c’est moins bon que le premier… 😉
En outre, il existe le midquel (récit rajouté intervenant au milieu d’une fiction) et l’interquel qui se déroule entre deux oeuvres.
Enfin le crossover
Il lie deux personnages (ou plus) d’univers fictionnels distincts. Superman et Batman, typiquement.
En création littéraire aussi, on peut jouer avec les univers, les codes et les personnages existants pour donner lieu à des romans… novateurs. Imaginez les possibilités offertes par :
Le spin-off de la fille du Grand Meaulnes,
Le Reboot de l’inspecteur Maigret,
ou le crossover de Perceval le Gallois avec Donjons & Dragons…
Pensez-y !