De l’importance de la ponctuation.
A l’heure des sms et des mails envoyés à la vite-vite, la ponctuation n’a jamais semblé aussi importante pour être clair et précis dans son propos. Il en est de même dans les projets d’écriture que l’on nous propose de retravailler.
1- Le fond et la forme
Pour nous, écrivains-fantômes, le conseil primordial reste le suivant : « Il faut concilier le fond et la forme ».
Le fond, c’est votre idée, vos arguments, votre histoire. La forme, ce n’est pas seulement la mise ne page ; c’est d’abord l’articulation entre vos phrases et vos idées. Donc, c’est la ponctuation. Chez conseil-ecrivain.com, nous insistons sur cette dimension essentielle d’un beau style.
2- Ponctuer, c’est quoi ?
La ponctuation est ce qui fait le lien entre vos phrases et, à l’intérieur de la phrase, entre vos groupes syntaxiques.
Elle permet de lire et de comprendre un texte plus facilement. Quand on nous soumet un travail d’écriture en vue de conseils, notre regard de ghost-writers est clair : ce qui fait la différence entre un texte lisible et un autre que l’on doit lire et relire pour le comprendre passe forcément par la ponctuation.
Un simple virgule peut modifier tout le sens d’une phrase. Repensons à instant à ce bon Flaubert qui disait : « la plus belle femme du monde ne vaut pas une virgule mise à sa place ».
En cinéma aussi d’ailleurs, on parle des marques de ponctuation pour qualifier les choix de passage d’un plan à un autre.
3- La ponctuation au service du style et du propos
N’importe quel nègre littéraire/écrivain-fantôme vous le dira : ponctuer sert à donner du souffle à votre récit.
C’est d’abord par les points, les virgules, les deux points que vous mettez en relief votre écriture. A l’oral, la tonalité de votre voix, son rythme, ses pauses, son intensité, permettent de cadencer votre récit, de lui conférer une certaine autorité qu’elle n’aurait pas si vous étiez sur un débit monotone.
A l’écrit, ce sont les marques de la ponctuation qui jouent ce rôle. Aussi, rendez-vous compte à quel point elles peuvent porter une histoire, la rendre fascinante, intrigante… Regardez nos grands auteurs ! Louis-Ferdinand Céline fouette la langue avec ses points de supsension incessants, répondant à ce paradoxe de faire une « langue écrite parlée ». Maupassant est le roi de la virgule ! John Irving dans le monde selon Garp donne un exemple magistral de l’utilisation du délicat point-virgule… Tous sont attentifs à ces petits signes noirs.
En tant que conseillers en écriture, nous remarquons en effet qu’un récit prenant dépend en grande partie de la qualité de sa ponctuation.
4- En conclusion
Vous avez l’idée d’écrire ou bien votre projet d’écriture est déjà ficelé. N’hésitez pas à vous attarder sur la ponctuation, à sentir si elle rythme votre propos ou, plus globalement, si elle est cohérente avec le ton souhaité pour votre texte.
Évidemment, n’hésitez pas non plus à nous contacter pour avoir le regard d’un spécialiste de l’écriture et des conseils d’écriture. C’est notre rôle d’écrivain-fantôme que de vous donner en premier lieu un avis clair et impartial.
Allez, je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous quelques anecdotes de ma vie de prête-plume… Mais toujours en respectant l’éthique de mon métier : je masquerai totalement les noms et les personnes pour qui j’ai travaillé…
Le site conseil-écrivain.com existait depuis trois semaine. Coup de téléphone un Dimanche matin… « Bonjour, je suis *** » (un chanteur célèbre, qui passe à la télévision) Moi, dans ma tête : « mais oui, bien sûr… ». Il veut que je l’aide à rédiger son autobiographie. Je n’y crois pas jusqu’à ce que je reçoive l’avance pour un aller / retour Paris en TGV. Je le retrouve dans son studio d’enregistrement, petit appartement bourré de matériel vers Aubervilliers. On passe 9h d’entretien et de prises de notes. Quelques temps après, son livre sort.
Je suis en train de travailler, il est tard. Je reçois un mail : « appelez-moi vite ». C’est l’ami d’une personne très fortunée qui cherche quelqu’un pour remettre en ordre son livre de Science Fiction. Je dis banco. Je reçois un chèque (confortable) pour aller à Milan trouver mon commanditaire (avion, hôtel, tout compris). Pour le coup, je me crois vraiment dans le film Ghost-writer… Je me retrouve dans un restaurant de luxe à travailler avec mon mystérieux client. Toute la soirée, des plats délicieux me passent sous les yeux sans que je puisse y toucher, mon MacBook sur les genoux à prendre des notes. Le livre de 350 pages est fini 6 mois plus tard.
Ce capitaine d’industrie vend des produits dans toute l’Europe. Mais il est en panne d’inspiration. Il doit parler devant ses 4000 employés et ne sait pas quel angle employer. Je lui écris un discours sur mesure. Un écrivain-fantôme doit pouvoir aussi faire du texte qui se dit.
Cet artiste peintre a plus de facilité avec les couleurs qu’avec les mots. Il me reçoit dans son bel appartement donnant sur l’Arc de Triomphe. L’appartement me plonge dans la littérature du XIXeme siècle ; l’homme, lui, est XXeme siècle. Nous reprenons ensemble son autobiographie pour un faire un beau texte qui sera très bien vendu.
En tant qu’écrivain-fantôme, j’ai eu énormément de demandes étranges : de textes de vengeance, de « rétablissement de la vérité », de pamphlets. Mais le jour où ce patron de brasserie parisienne me contacte, je sens un homme au bout du rouleau. Il travaille 15 heures par jour, gagne beaucoup d’argent… Cependant, sa compagne est en train de le quitter… Autant il maîtrise la restauration, autant il ne sait pas ouvrir son coeur. Nous discutons, je suis touché par sa douleur et sa difficulté. A partir de notre entretien, je lui écris, je crois, la lettre d’amour qu’il aurait dite s’il l’avait pu.
Et il y en a tant d’autres… Toujours de belles rencontres et des gens de coeur. C’est sans doute le plus beau cadeau de mon métier d’écrivain fantôme…
Pour chacun d’entre nous, la tentation est grande de raconter sa vie.
Les raisons en sont nombreuses :
– Laisser une trace de soi pour ses descendants et amis,
– Témoigner de ce que l’on a vécu. Il n’est pas rare que les gens ayant traversé des épreuves, des revers, des grands changements aient envie de laisser ce chemin par écrit,
– Témoigner du temps passé. Même une vie banale de 1980 semblerait étonnante à un lecteur d’aujourd’hui. (comment ?! …Juste trois chaines de télévision ? un minitel ? des cassettes ? Le téléphone payant à la minute ? Pas de ceinture à l’arrière des voitures ? etc.)
Il y a bien un modeste pied-de-nez à faire au temps et à la mort en laissant une petite partie de soi, vivante, brillante, qui contient les fragments de sa voix propre. Il y a dans l’autobiographie un désir de ne pas disparaitre trop vite. Et de toucher à l’universel aussi. Que dit la vie d’un homme ? Qu’il a espéré, souffert, aimé, cru, lutté, ri, pleuré… Comme le disait Marguerite Yourcenar à l’ouverture des Mémoires d’Adrien : » tout ce qui vit l’avenue humaine est moi ». L’autobiographie est aussi le moyen, modeste finalement, de se dire homme parmi les hommes.
Des autobiographieS
Le genre s’est bien complexifié. Voyons-en les différents représentants.
L’autobiographie stricte est un récit à la première personne du singulier où, pour simplifier, l’auteur est à la fois le narrateur et le personnage principal. Deux impératifs : elle raconte un moment plus ou moins long d’existence, elle revendique sa parfaite sincérité (pour ne pas dire vérité).
Au XIXeme siècle l’autobiographie se fait Mémoires, en conjuguant l’histoire personnelle avec la grande Histoire. Au contraire, avec Pagnol, on est dans le petit récit familial, douillet, inoffensif et attendrissant..
L’autofiction reprend les codes de l’autobiographie, mais elle se permet des libertés avec la vérité : elle exagère, renforce, maquille aussi : elle permet à l’auteur de se cacher derrière la fiction et de ne pas assumer tout ce qu’il est.
Elle joue avec la focalisation, les symboles, la temporisation en restant dans la limite du possible, et du « c’est presque arrivé comme ça » . Bref, elle offre de nouvelles opportunités de raconter.
La biographie romancée bascule dans un récit de vie où la fiction reconstitue les manques et les trous. Le narrateur est alors extradiégétique. C’est particulièrement intéressant pour un personnage qui possède des zones d’ombres. Les biographies de Rabelais, ou de Keith Richard, par exemple permettent des hypothèses, des reconstitutions. On étaye le fait vrai par le vraisemblable.
Il est compréhensible que vous soyez tenté par l’autobiographie tout en étant effrayé par le manque de mot et le manque de temps, comme disait Eluard. Nous, chez conseil-écrivain, prête-plume, écrivains fantômes sommes là pour vous permettre d’avoir dans la main, consigné dans un livre beau et fort, les moments importants de votre vie.