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ParNicolas LORIOD

Charlot, « sous les lumières de la ville »…

Deux mots sur la narration cinématographique du muet

Je ne sais plus qui a dit « Chaplin est le premier homme à avoir fait rire toute la planète », mais la remarque souligne d’emblée la dimension iconique du personnage de Charlot.

D’ailleurs, « Charlot » est une nomination purement française ; aux Etats-Unis, ce personnage clownesque n’a pas de nom : on le surnomme le tramp, qui signifie le vagabond.

Chaplin est un réalisateur génial, hors-norme, ne serait-ce que par sa longévité cinématographique (songez, plus de 90 films à son actif).

J’ai choisi ici de faire une analyse contextuelle (rapide) du dernier chef-d’œuvre du cinéma muet : Les lumières de la ville, sorti en 1931. Dans ce récit, Charlot s’évertue à trouver de l’argent pour aider une jeune aveugle pour qui il a des sentiments. Celle-ci le prend pour un millionnaire…

Au-delà de l’écriture scénaristique, trois données contextuelles en font une œuvre intéressante.

Un film, un contexte

Nous sommes fin des années 1920- début des années 1930. C’est le début de la Grande Dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. Les faillites bancaires s’accompagnent de fermetures d’usines. Une grande panique s’empare du pays puis s’étend au monde entier. Le chômage et la pauvreté s’aggravent dans des proportions considérables. Le scénario des Lumières de la ville rend compte, à sa façon, de ce climat social instable et inquiétant.

Le personnage du millionnaire, « ami » par intermittence de Charlot, est, pour certains observateurs, le symbole du capitaliste : versatile, il est exubérant et généreux dans les moments d’euphorie (à l’instar des marchés lorsque le système de croissance est bien en place) et dépressif-suicidaire lorsqu’il redevient sobre (symbolisant alors les périodes de crise).

Si le film n’a pas été perçu comme militant et politique (contrairement à son film suivant, Les temps modernes), Chaplin n’en demeure pas moins un fin analyste de la vie économique. En effet, un an avant le krach de 1929, il avait transformé ses actions boursières en or canadien. Il évite ainsi la ruine.

Cachez-moi ce vagabond que je ne saurais voir

Le code de censure dit Code Hays est ratifié en 1930. Il instaure un certain nombre d’interdits au cinéma. Pourtant on est surpris de nombreuses scènes de beuveries, voire d’orgies ! En fait, le Code Hays n’est véritablement appliqué qu’en 1934 ; le film de Chaplin est dans une période où une certaine permissivité morale existe encore.

Chaplin a également assagi son personnage de Charlot. « si Les Lumières de la ville est parvenu à la pureté que visait son auteur, ce ne pouvait qu’en gommant certains aspects excessifs du personnage » (Michel Chion).

Le vagabond est devenu en effet plus « sage » que dans ses apparitions précédentes. Dans les premiers films du tramp, il est agressif, bagarreur, impulsif, animé par des instincts sexuels très primaires. On les retrouve évidemment dans les Lumières de la ville, mais soit ces moments sont limités à quelques actions soit ils sont implicites (en fait, le film est truffé d’allusions sexuelles !).

Chaplin et le son : qu’est-ce que vous dites ?

On l’oublie souvent, mais Chaplin pense que le son va tuer le cinéma. Fin des années 1920, le cinéma sonore apparaît. Nombreuses sont les réactions négatives face à cette innovation. S’il finira par se « convertir » au sonore, Chaplin, au moment des Lumières de la ville, est encore réticent. Il y a bien du son (des gimmicks sonores notamment) mais pas de dialogue ; on reste avec les cartons. Et c’est gonflé, à un moment où le cinéma muet est déjà « has been » ! Pourtant, il décide, à contre-courant, d’écrire un film sans dialogue parlé. Et c’est une réussite. La scène d’ouverture, dans laquelle le discours des notables est remplacé par un bruit de mirliton, est symbolique de la posture de Chaplin à l’égard du cinéma sonore.

Enfin…

Enfin, s’il faut une autre bonne raison de regarder le film, c’est la séquence finale. On a beau la voir 50 fois, on est ému 50 fois… Du grand art.

Paradoxalement, le muet a beaucoup à apprendre à l’auteur (nègre, prête-plume, conseiller en écriture) par l’intensité des message, l’économie des moyens, la recherche de messages universels et ce qu’on pourrait appeler la virtuosité de la simplicité.

ParFranck LUCEA

Vos droits et votre prête-plume (ou rédacteur)

Auteur, prête-plume, nègre : que savoir de celui qui va écrire votre livre ?

Que vous ayez décidé de recourir à un nègre littéraire, un prête-plume, un auteur ou un conseiller en écriture, à partir du moment où vous vous engagez dans la création d’un livre par une prestation tarifée, la loi et l’usage précisent un certain nombre de points qui encadrent votre projet.

Son nom 

Le premier, l’appellation : on n’est plus sensé avoir recours à un nègre littéraire depuis le 17 Mai 2017. Personnellement, je ne cache pas que j’aimais bien ce mot, mais c’est ainsi, dorénavant je suis prête-plume ou plume de l’ombre ( terme particulièrement mystérieux recommandation de la Commission d’Enrichissement de la Langue Française.)

Qui peut être prête-plume ?

Et bien là… n’importe qui ! La profession n’est pour le moment pas règlementée.

L’art de bien écrire se travaille, mais s’apprend difficilement. Donc vérifiez que votre prête-plume connaisse l’orthographe, la typographie, exigez un essai de sa part d’une page ou deux qui vous permettra d’évaluer son talent et la bonne entente de sa plume avec votre projet.

Qui sera l’auteur au final ?

Le prête-plume sera, de fait, l’auteur du texte que vous souhaitez faire exister, vu qu’il l’écrira.

Mais la loi précise que « la qualité d’auteur appartient, sauf preuve contraire, à celui ou à ceux sous le nom de qui l’oeuvre est divulguée ». C’est donc l’objet du contrat entre le conseiller en écriture et le client qui deviendra « l’auteur officiel » du texte à venir.

Ceci dit, un prête-plume mauvais coucheur peut facilement démontrer qu’il est l’auteur d’un texte et exiger des droits d’auteurs, même après publication par le client. Il le fera au nom du droit moral, mais au détriment de la déontologie de notre métier. 

Chez conseil-écrivain, nous réprouvons totalement cette attitude peu honorable et nos contrats sont les plus clairs possibles pour protéger le client. 

Bref, il est indispensable de trouver un prête-plume en qui vous pouvez avoir confiance.

A quoi le contrat engage-t-il ?

La discrétion fait partie des impératifs du métier : nous signons un accord de non divulgation (NDA) des informations que nous recevrons (en cas d’autobiographie par exemple) et surtout nous nous engageons à ne PAS communiquer le nom de nos clients. C’est pour ça que les témoignages sur le site sont tous anonymés.

Le contrat de votre prête-plume doit indiquer clairement pour quelle prestation s’il engage et pour quel résultat. Il doit céder tout ou partie des droits patrimoniaux du texte. 

Nous, chez Conseil-écrivain, nous cédons toujours TOUS les droits : publication, adaptation télévisuelle, multimédia…

Bien entendu, la cession des droits n’est effective que quand le travail a été payé intégralement. (on cède ces droits contre de l’argent)

Enfin, en fonction de son statut (auteur, auto-entrepreneur, association…) le contrat comprendra ou non la TVA. ( A titre d’exemple, nos contrats sont « TVA non applicable ». )

la science du style : nombreuse est la littérature sur le sujet…

 Le prête-plume a-t-il obligation  de résultat ?

Oui, mais à partir de ce que vous lui donnez. Si vous payez pour un roman policier de 140 pages, il doit vous fournir un manuscrit conforme à cette demande. 

Avez-vous intérêt à focaliser sur la taille s’il manque 10 pages ? 

A notre sens, non. A moins que votre auteur fournisse un livre de 90 pages au lieu des 140 prévues (là, ça fait un peu de différence quand même !), la taille ne compte pas… Et si votre prête-plume doit « tirer à la ligne » pour faire du volume, votre livre n’en sortira pas meilleur.

Si vous exigez un best-seller, votre auteur doit-il vous le fournir ? 

Les choses ne sont pas si simples. Il est impossible de prédire le succès d’un livre. En particulier, si ce livre s’appuie sur vos idées et vos demandes.

Si vous souhaitez  ABSOLUMENT un best-seller, il faut sans doute accepter de payer le manuscrit 100.000 euros. Là, votre prête-plume peut monter une équipe, travailler intrigue, style, souffle  et fournir en un ou deux ans le livre dont vous rêvez. 

Rappelez-vous aussi que Flaubert écrivait ses livres en cinq ans… 😉

ParFranck LUCEA

Techniques secrètes de création

Bien sûr, si les Muses se penchent sur votre front soucieux et vous soufflent l’inspiration, c’est mieux. Mais les Muses sont volages et parfois, rien ne vient…

Alors il faut s’en remettre au travail et à la technique ! Et il existe différents moyens, pour l’écrivain comme pour le prête-plume de débloquer cette inspiration et donner des idées. Cet article vous propose de découvrir les booléens au service de l’écriture de fiction.

LES BOLEENS : AND, OR, NOT, EQUAL

Ces opérateurs logiques utilisés en informatique, dans les recherches Google ou en 3D peuvent aider à faire jaillir de nouvelles idées dans un projet d’écriture de scénario ou de roman.

OR associe deux choses différentes et les lie. Sur le principe du Mash Up, elle vous permet de créer un univers fictionnel nouveau (Par exemple, en mélangeant la piraterie du XVIIeme et un bestiaire de la Préhistoire. Ou en créant un personnage qui associe les caractéristiques de l’inspecteur Columbo et d’un rat.)

XOR va permettre de retenir dans deux idées que ce qui n’est PAS commun aux deux. Par exemple, si je veux écrire une intrigue à la Harry Potter tout en adorant la série Docteur House, l’univers qui en résultera sera une communauté avec des maîtres, des étudiants, des malades, des soins, de la magie, trois mondes (magique, médical, ordinaire) contenant des initiés et des non-initiés.

AND fait le contraire de XOR : il associe tout ce qui est commun aux deux principes, ou aux deux diégèses que vous chercher à lier. Il élimine le reste. Si l’on reprend l’exemple précédent, qu’est-ce qui est commun à House et Harry Potter ? Une histoire parlant d’amitié, d’amours difficiles, de gestion de secrets et d’une lutte quotidienne contre la mort. La magie n’étant que dans Harry Potter, la médecine que dans House, ces deux éléments disparaissent de mon projet de fiction.

EQUAL permet de remplacer un élément par un autre sans affecter le reste (là, on diverge un peu des mathématiques). Mais évidemment, ce changement aura de multiples conséquences. Imaginez que vous ré-écrivez le Petit Prince en remplaçant le charmant voyageur blondinet par un avatar de Charles Bukowski. Toute l’histoire change, n’est-ce pas ? 😉

Booleens AND OR XOR NOT
Booleens AND OR XOR NOT

Et pour ma fiction ?

Même si on a d’excellentes idées, il est toujours bon de les muscler, de les rendre plus percutantes et originales. Le croisement booléen est un excellent moyen de parvenir à cet objectif. C’est pourquoi l’auteur, le nègre ou le conseiller en écriture ont toujours utilement recours à ces outils.